Alan Albert: "Il y a des joueurs qui doivent commencer à péter un plomb"

LNH - Publié le 25 mars 2020 à 15h22
LNH
Alors que la Lidl Starligue est suspendue jusqu’au 22 avril, et que nous sommes au coeur d’une période confinement, nous prenons des nouvelles de certains de nos acteurs. Quatrième numéro en compagnie d'Alan Albert, le préparateur physique de Montpellier.

"Les joueurs sont obligés de se montrer créatifs"

« La situation est assez simple. On est au chômage partiel depuis dix jours, on l’a appris lors d’une réunion avec le staff, avant que la nouvelle soit annoncée aux joueurs. Etant donné que, dans ce cas, on n’a pas le droit de travailler, il n’y a plus de lien de subordination avec les joueurs. Avant qu’ils partent, on a fait une petite fiche récapitulative aux joueurs. Dedans, on a mis quelques séances pour l’entretien, un peu de cardio, un peu de musculation. Les joueurs ne sont pas obligés de me faire des retours, même si certains le font. Ils sont en demande d’idées d’exercices, même si des fois, sans matériel à la maison, ils sont obligés de se montrer créatifs. Le parfait exemple, c’est Kevin Bonnefoi qui fait des squats avec sa femme sur les épaules. »

"Par rapport à leur quotidien, ce que les joueurs font en ce moment, ce n’est rien"

« Les joueurs sont habitués à une telle charge de travail que ce qu’ils font en ce moment ne permet pas d’entretenir beaucoup. On peut leur donner un peu de musculation, un peu de renforcement, mais par rapport à ce qu’ils font d’habitude, ce n’est rien. Sur la durée, il y a une vraie perte. On dit que pour chaque semaine d’arrêt, il faudra une semaine de reprise. On est sur un schéma similaire à celui de la préparation d’été. On peut se dire que, globalement, il faudra un mois de réathlétisation avant de pouvoir reprendre la compétition. »

Photo de présaison, by Alan Albert

"Quand on joue beaucoup, c’est parfois bien de couper une semaine"

« Je pense qu’il y en a qui doivent commencer à péter un plomb là (rires) ! Ce sont des athlètes de haut niveau, ils ont besoin de se dépenser, ils ont l’habitude d’avoir une ou deux séances quotidiennes alors là, faire trois pompes, ça va pas leur suffire. La plupart de ceux avec lesquels je suis en contact suivent le programme, même si certains ont exprimé leur besoin de couper et de ne rien faire pendant une semaine. Et ce n’est pas un souci. Quand on joue beaucoup, comme on le fait à Montpellier, c’est parfois bien de prendre une semaine et de ne rien faire. »

"J’essaye d’aller courir un peu tous les deux jours"

« Pour quelqu’un comme moi qui aime bien être dehors à faire du sport, c’est sûr que c’est frustrant. On ne peut pas sortir avec les enfants pour marcher ou aller faire un tour dans la nature. J’ai quand même besoin de bouger alors j’essaye d’aller courir tous les deux jours, en profitant au maximum de ce qu’on a le droit de faire. C’est aussi une situation stressante personnellement, car je suis en fin de contrat avec le club. On avait commencé à discuter avec le MHB, on était en bonne voie pour s’entendre mais du coup, tout est encore sur la table. »

Texte: Kevin Domas / Photo: MHB