Olivier, pourquoi avoir mis autant d’énergie depuis un an pour devenir président de la LNH ?
Parce que le handball, bien que je m’en sois écarté pendant une période, est mon sport, ma grande passion. Probablement aussi parce que j’ai le sentiment depuis de nombreuses années qu’il n’est pas à sa place dans le paysage national. Nos dirigeants, nos joueurs, notre formation, nos résultats et nos valeurs sont régulièrement mis en avant mais je souhaite encore plus de visibilité et de retours sur les investissements réalisés.
Et je tiens à remercier mon prédécesseur Philippe Bernat-Salles pour tout le travail entrepris ces dernières années. Il a su donner au handball l’image d’un sport qui progresse et qui avance. Aujourd’hui, les championnats les plus forts, cités en référence, sont la Bundesliga et la Lidl Starligue. Je pense que la conjoncture est, aujourd’hui, plus favorable pour valoriser notre action. Dans toute entreprise il y a des cycles. On a d’abord, bâti, puis consolidé toutes nos structures. Il faut désormais que notre travail soit reconnu et estimé à sa juste valeur.
Est-ce pour cela que, durant votre campagne, vous avez souvent abordé la question - clef selon vous - des droits TV ?
C’est une partie seulement des questions que nous avons à régler. Ils devront augmenter, évidemment mais se pose aussi la question de savoir quelle exposition donner à notre sport. Par ailleurs, quand on parle droits télé on ne voit que le match, le spectacle. C’est la vitrine. Mais sait-on que derrière cela, il y a l’histoire et le passé de nos clubs, des histoires humaines formidables. C’est une richesse qu’on ne raconte pas, qu’on ne montre pas assez. Dans les discussions que nous aurons avec les diffuseurs, c’est un sujet qu’il faudra aborder. Il faut que l’on soit une force de proposition. Monter les droits est un impératif mais avec l’exigence que nos valeurs trouvent leur place dans le deal qui sera signé.
C’est-à-dire ?
La convivialité, la proximité mais, aussi et surtout, la formation. Tous nos clubs consentent des efforts importants dans ce domaine. Il faut montrer la formation parce que c’est la qualité du spectacle de demain. La force de nos clubs est là. En Lidl Starligue, en Proligue mais aussi dans les étages inférieurs, les clubs ont beaucoup d’équipes de jeunes. Tout le monde contribue à la formation.
Vous évoquiez une conjoncture favorable, comment comptez-vous justement la mettre à profit ?
On va chercher de nouveaux partenaires pour la Ligue. C’est en cours. C’est un autre moyen de faire grandir la Ligue et ses clubs. Je n’oublie pas également les partenaires solides et fidèles qu’il nous faut conserver.
Dans quel autre domaine envisagez-vous d’appuyer votre action ?
En Europe. Je le répète, la Lidl Starligue est un championnat fort. Je vais rencontrer le 20 février prochain le président de l’EHF. Il faut que notre voix soit entendue. On parle beaucoup de la réforme de la Ligue des Champions, il convient que nous en soyons acteurs, nous aussi. On a l’obligation de protéger notre championnat, nos clubs. Le système actuel, matches le mercredi et le jeudi, donne toute satisfaction. Le public, les partenaires sont bien présents.
Puisque vous évoquez l’Europe, quel regard portez-vous sur les performances de nos représentants ?
Notre Championnat, comme en Allemagne, est incertain et passionnant. Un gros n’est jamais à l’abri d’une déconvenue chez un plus petit. Au niveau européen, cela se répercute. Paris, Nantes, Montpellier en Ligue des Champions et Saint-Raphaël en Coupe EHF ont tenu les premiers rôles la saison dernière et c’est encore bien engagé cette année. C’est la preuve d’une stabilité, d’une qualité de performance toujours maintenue et d’un avenir encore plus brillant.
Cela vous donne-t-il des idées ?
On progresse, on grandit, on est sur le dessus du panier. Un succès en Europe, évidemment, consoliderait tout le travail entrepris depuis tant d’années. Je me dis aussi que le Final 4 qui se tient chaque année à Cologne pourrait, à moyen terme, se déplacer jusqu’à Paris. On a les salles, comme la U Arena pour monter un projet.
Comment les présidents de clubs accueillent-ils votre programme ?
Je ne suis rien et je ne ferai rien sans eux. Ces derniers mois, je suis allé à leur rencontre et je vais continuer de le faire. Chacun d’entre eux à des problématiques, des intérêts différents. La Ligue est là pour les écouter, les entendre et essayer de les accompagner. On envisage le même travail avec notre Proligue. Je sais, par expérience, qu’un club qui monte et devient professionnel n’a pas le droit à l’erreur. Nous sommes là pour appréhender, anticiper ses difficultés. Ce travail est indispensable, vital. Le rôle de la Ligue est là et on ne l’oublie surtout pas. Je n’ai pas voulu, je le répète, ce poste pour durer mais pour agir pour le bien de mon sport. Réfléchissons, travaillons ensemble c’est le message que je veux porter.