Sylvain Kieffer, de retour au bercail

LNH - Publié le 10 décembre 2019 à 12h26
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L'ailier droit de Valence a fait son retour dans sa région d'origine cet été. Après une carrière qui l'aura emmené un peu partout en France, et même un peu plus loin...

Il aura presque fait le tour de la France au cours de sa carrière, Sylvain Kieffer. Parti de Vaulx-en-Velin, d’où il est originaire, l'ailier droit aura visité toute la façade ouest de l’Hexagone avant de faire une parenthèse prolongée dans le Centre. Le revoilà, depuis cet été, dans sa région natale. Pas exactement dans le Lyonnais, mais un peu plus au sud, du côté de Valence. A 36 ans, le gaucher en a bien conscience, il s’agit peut-être là de sa dernière expérience professionnelle. “C’est un peu un retour au bercail, dans ma région. C’est une belle fin, en tout cas, car il ne faut pas se leurrer, ma carrière est plutôt derrière moi” sourit-il, avant de résumer toutes ces années de handball au plus haut niveau. “Je suis content d’arriver au bout, quand on sait comme c’est compliqué de passer entre les embûches, les contrats, les blessures. Et c’est en plus beaucoup de sacrifices pour la famille, et je les remercie encore chaque jour. Il y a forcément un peu de fierté, d’autant plus que je suis arrivé jusqu’en Lidl Starligue en commençant par un chemin un peu détourné, ma carrière n’a pas été linéaire.”

Et quand il évoque les “embûches”, on sent que Sylvain Kieffer en a connu quelques-unes. A 23 ans, il évolue à Vénissieux, en nationale 2, quand Stéphane Moualek, le coach du HBC Nantes l’appelle, pour faire face aux blessures de ses deux titulaires. Sans même faire d’essai, il prend le train et entame sa carrière pro en deuxième division. Angers suivra, mais l’expérience se soldera par une descente du club en nationale 1. Un épisode douloureux qui se répétera à Saintes en 2013. Le club connait des difficultés financières, descend de division, l’ailier droit rejoint ensuite Bordeaux un an plus tard…club dépose le bilan peu de temps après. “Ce sont les choses du handball, je ne crois pas être le chat noir ! A l’époque, je ne voulais que jouer en N1. Et quand tu avances, tu montes tes objectifs. Je suis content d’avoir joué en Lidl Starligue une saison, sans en avoir forcément le physique” explique-t-il. Sa dernière ville-étape, Chartres, il l’a quittée l’été dernier. Un peu triste de ne pas voir la confiance renouvelée alors qu’une deuxième montée dans l’élite se profilait à l’horizon : “Le crève-coeur est là, de ne pas être conservé l’année de la montée. Mais, pour le reste, c’est le jeu, les dirigeants avaient des décisions à prendre.”

"Gnonsiane Niombla, c'est la famille !"

Retour donc à Valence, “un club avec qui j’avais déjà discuté plusieurs fois dans ma carrière” comme il se plait à le souligner. Evoluer en N1 ? “Je m’en foutais complet. Venir ici, c’était un choix de coeur, moi et ma femme, on est de Vaulx-en-Velin, ça nous rapprochait de la famille. Ici, c’est un bon club, avec une structure qui évolue et un vrai projet” appuie Kieffer, dont l’expérience est bénéfique pour tout le monde. Pour un groupe jeune, d’abord, au sein duquel seuls quelques éléments ont connu le plus haut niveau. Mais aussi pour l’entraineur Eric Forets, qui n’hésite pas à solliciter les anciens pour instaurer une dynamique de groupe. Ce qui n’est pas pour déplaire à Kieffer : “J’en avais parlé avec Eric, on savait que des gens comme moi ou Sassi Boultif auraient un rôle à jouer. Et, de toute façon, je ne suis pas le genre de mecs qui reste silencieux dans un vestiaire !”

Encore bien ancré dans le présent, le petit ailier droit aime quand même, déjà, jeter un ou deux coups d’oeil dans le rétroviseur. Pour évoquer sa passion pour l’entrainement des jeunes. Cette saison, il a en charge l’équipe des -15 ans à Valence, après avoir eu sous ses ordres des jeunes qui sont devenus des noms du handball français. “Gnonsiane Niombla, c’est la famille, elle a commencé à Vaulx en Velin et je l’ai entrainée. On s’appelle encore une fois de temps en temps. A Saintes, j’ai eu des gars comme Arthur Vigneron, Florian Delecroix ou Hamza Kablouti en -18. L’entrainement, c’est pour moi une réelle passion, j’ai commencé à m’occuper des enfants quand j’avais 16 ans” continue le gaucher, qui ne veut pas encore se prononcer sur l’avenir handballistique de ses deux garçons.

"Mon premier match avec l'Algérie ? Inoubliable !"

Et tant qu’on est les mains dans la boite à souvenirs, on ne peut pas ne pas évoquer le championnat d’Afrique des Nations, auquel Sylvain a participé sous les couleurs de l’Algérie. “Un rêve, de par mes origines. Ma maman est algérienne, et j’ai eu cette opportunité. Evidemment, terminer quatrième de la CAN et ne pas faire le mondial 2017, c’était une déception, mais le premier match sous le maillot de la sélection, c’était inoubliable” se souvient-il. Et d’ailleurs, le maillot de cette première sélection, où est-il passé ? “J’ai plein d’amis qui me l’ont demandé, mais celui-là, je le garde, il est collector ! Même pas en rêve je le donne !” Une aventure qui pourrait ne pas s'arrêter là puisque le Valentinois est bien présent dans la liste des 28 pré-selectionnés avant la prochaine coupe d’Afrique des Nations, qualificative pour les Jeux Olympiques de Tokyo. La preuve qu’à 36 ans, on peut encore continuer à avancer.

Kevin Domas

Photos : Desplanches / Kevin Domas