"La préparation du match à Valence a été assez particulière"
"En début de semaine passée, je n'étais pas particulièrement inquiet. Quand on est parti pour Valence, la question était plus, est-ce qu'on va jouer à huis-clos ou pas ? Mais quand on est arrivé à l'hôtel, j'ai senti que c'était assez particulier comme préparation. J'ai pris la parole au diner en disant aux garçons qu'il était possible qu'on rentre à la maison le lendemain sans jouer. J'avais eu Tarik Hayatoune (coach de Limoges, ndlr) sur le trajet et on avait discuté des possibilités de report. Finalement, on a joué, pas notre meilleur match mais bon, on a gagné. Y'a pas grand-chose à en dire, pour le coup..."
"J'ai complètement changé d'opinion sur le virus en 48 heures"
"On avait convenu de laisser la fin de semaine de repos aux joueurs. Du coup, je suis allé voir quelques copains à Méribel, et je n'étais pas trop inquiet. Mais depuis que je suis rentré, j'ai complètement changé. On se dit que tout le monde peut-être touché, que ça n'arrive pas forcément qu'aux autres. Du coup, on reste à la maison avec ma femme et les deux filles, on est hyper prudent. J'estime que les mesures prises doivent être respectées, même si c'est un peu contraignant."
"J'ai pu constater que mon niveau d'allemand était toujours aussi médiocre"
"Avec les filles à la maison, on a fait en sorte de leur faire un planning, avec des devoirs et un emploi du temps. Du coup, hier, je me suis mis à l'allemand et ma femme aidait la petite avec autre chose. J'ai donc pu constater que mon niveau était toujours aussi médiocre (rires). Sinon, je m'occupe dans la maison, je prends le temps de faire des choses que je n'ai pas le temps de faire d'habitude. J'ai fait la pelouse, avec mon nouveau robot qui la tond, je suis monté sur mon toit pour ramoner la cheminée, y'a de quoi s'occuper ! Bon je cache pas que le coup de grâce, dans tout ça, c'est quand je me suis rendu compte que le golf était fermé (rires) ! Je m'étais dit que, pas d'entrainement, j'allais pouvoir y passer un peu de temps, mais même pas..."
"On en est à demander aux voisins où ils ont été..."
"Dans ces moments, on se centre sur sa famille, et puis avec deux enfants, on n'a pas trop le temps de s'ennuyer ! Ma femme m'a prévenu qu'on risquait d'être en galère de papier toilette sous peu, donc j'espère que les gens du coin ont pas tout piqué (rires) ! Mais du coup, on n'invite pas les copains, même si on en a envie, et on finit par être presque parano. Les filles jouent beaucoup avec les enfants des voisins, et on en est à leur demander où ils ont été pour savoir si on peut les laisser jouer ensemble, alors que ce sont des gens avec qui on a des super relations. C'est complètement fou comme atmosphère..."
"En ce moment, je me sens très loin du handball"
"J'ai l'impression que la situation est partie pour durer. On n'a rien prévu pour les mecs pour l'instant, sauf qu'ils essayent un peu de s'entretenir. Mais pour ceux qui sont dans le centre d'Orléans, à part monter dix fois leurs escaliers, ça va être limité...Mais je ne pense pas trop au handball. On sait que ça peut être grave, en termes humains, économique et c'est un peu plus important que le sport. C'est pas que le handball est devenu futile en quelques jours, mais il y a plus important. Et comme, en plus, on ne sait absolument pas où on en sera dans un mois, autant ne pas trop se projeter. Ce qui est sûr, c'est que si quelqu'un a le contrat pour que tout ça se finisse dans un mois, sans trop de casse, moi je le signe direct !"
Texte : Kevin Domas, Photos : Paage Création